Abidjan
Assinie
La basilique notre dame de la paix de Yamoussoukro
Lac au Caïman - Yamoussoukro
Le balafon
Musée de costume de Bassam
Musiciens Boloye de Korogho
Village de Korogho

Connaître

Histoire

Une terre de migrations

 

La date de la première présence humaine en Côte d’Ivoire est difficile à évaluer car les ossements ne se conservent pas dans le climat humide du pays. Cependant, la présence de fragments d'armes et d'outillages très anciens (haches polies taillées dans des schistes, débris de cuisine et de pêche) découverts sur le territoire national est interprétée comme la possibilité de la présence d’hommes, en assez grand nombre, au paléolithique supérieur (-15 000 à -10 000 ans) ou au minimum, l’existence sur ce terroir, d’une culture néolithique.

Pierre polie de l'ère préhistorique trouvée au pont de la Marahoué près de Boundiali (nord de la Côte d'Ivoire). Échelle en centimètres. Photo prise au Musée Théodore Monod d'Art africain de Dakar, au Sénégal.

Les plus anciens habitants connus de la Côte d’Ivoire ont toutefois laissé des traces disséminées à travers tout le territoire. Les populations arrivées avant le XVIe siècle sont aujourd'hui des groupes minoritaires ayant plus ou moins bien conservé l'essentiel de leurs civilisations. Ce sont les Agoua et Ehotilé (Aboisso), Kotrowou (Fresco), Zéhiri (Grand-Lahou) et Ega ou Diès (Divo). Mais le pays est surtout une terre de refuge et de migration qui reçoit, en provenance de la zone du Sahel, entre le XIe siècle et le XVIe siècle, les Mandé forestiers (Dan, Gban et Kwéni) mais également aux XIVe siècle et XVe siècle, d’autres groupes venus du nord (Ligbi, Numu et quelques clans Malinké), ce qui provoque quelques déplacements limités de populations plus anciennement établies (Krou sur la côte avant le XVe siècle et Sénoufo). Les XVIe siècle et XVIIe siècle consacrent l’arrivée au nord de plusieurs clans Malinkés (Keita-Binate, Kamagaté, Diomandé) et Sénoufo et au sud-est, des peuples en provenance de la basse vallée de la Volta (Efié, Essouma, Abouré, Alladian et Avikam). L’un de ces groupes akan (Abron) s’installe dans la région de Bondoukou à l’est du pays. Le XVIIIe siècle consacre les grandes migrations akan (Agni, Baoulé, Atié, Abbey, Ébriés, M'Battos, Abidji) dans le sud-est et le centre du pays ainsi que celle d’autres groupes malinkés (en provenance des rives de la Volta noire) et du sud des territoires actuels du Mali et du Burkina Faso. Ces migrations sont causes de conflits entre les populations, mais permettent surtout de tisser de nombreuses alliances politiques et matrimoniales ainsi que des parentés à plaisanterie.

 

Au contact de l’Europe

 

À l’initiative du prince Henri le Navigateur, les Portugais João de Santarém et Pedro Escobar découvrent le littoral ivoirien en 1470-1471 et jusqu’à la fin du XVIe siècle, les seuls Européens présents sur le littoral ivoirien sont portugais. Ils seront rejoints à la fin du XVIe siècle par les Hollandais, puis au XVIIe siècle par les Français et les Anglais. Ces Européens entretiennent des relations religieuses, parfois politiques mais surtout commerciales avec les populations du littoral ivoirien. L’abondance de l’ivoire donne à cette partie du territoire africain le nom de Côte de l’ivoire également appelée, à cause des relations difficiles avec les habitants, Côte des mal gens. Le commerce concerne divers produits tropicaux, mais il est surtout dominé par la traite négrière. L’esclave est le produit des guerres tribales, le fruit d’une mise en gage ou le résultat d’une décision judiciaire. Certaines personnes sont esclaves de naissance, héritant ainsi du statut de leurs ascendants. La traite négrière constitue au XVIIIe siècle l’essentiel des échanges entre les populations côtières et les marchands européens. La Côte d’Ivoire qui reste jusqu’au XIXe siècle, un espace de traite d’importance moindre comparativement au Bénin ou au Nigeria, subit également les conséquences négatives du phénomène dans les différentes sociétés. L’on enregistre de nombreux morts, une diminution de la natalité, la rapide diffusion d’épidémies et des famines qui n’épargnent ni les sociétés lignagères, ni les empires ou royaumes établis sur le territoire. La traite négrière strictement interne perdurera en Côte d'Ivoire jusqu'à la fin du XIXe siècle. La zone forestière est le siège par excellence de sociétés où l’autorité du chef de lignage s’exerce généralement au niveau d’une tribu. Elle connaît une mutation sociale significative caractérisée par la multiplication et le développement de diverses alliances d’où naissent des confédérations tribales, claniques ou régionales. Une telle évolution diffère du cheminement constaté au nord, dans les différentes branches du groupe sénoufo.

Esclaves enchaînés

Conçu à l’origine sur un schéma proche des sociétés lignagères, le groupe sénoufo se constitue par la suite, peu à peu, en chefferies sur le modèle du « Kafu » malinké et se consolide pour faire face notamment à l’expansionnisme de l’empire de Kong. Les autres sociétés vivant au nord, mais également celles du centre et de l’est, se présentent de manière encore plus hiérarchisée avec une organisation confortée par le renforcement de pouvoirs monarchiques ou l’apparition de nouvelles structures traditionnelles de type étatique. C’est le cas du royaume Abron de Gyaman dont l’autorité s’étend sur de nombreux peuples de l’est du territoire (Koulango de Nassian, Goro, Gbin, Ligbi, Huela, Agni et Dioula de Bondoukou) et qui s’affranchit du pouvoir Ashanti en 1875. Après une période d’expansion, ce royaume est cependant affaibli par des dissensions internes qui le fragilisent face aux conquêtes de Samory Touré et à l’impérialisme européen. Le royaume du Sanwi tire le meilleur parti de ses relations avec l’extérieur et consolide son pouvoir sur les peuples du littoral du sud-est. La monarchie Baoulé est dominée par les Warébo et les Faafoué jusqu’à la dislocation de son unité après 1850, lorsque plusieurs groupes se constituent en entités indépendantes ou en nouvelles confédérations militaires aux contours plus ou moins précis. Dans le nord, les conquérants se multiplient mais sont tour à tour vaincus par Samory Touré qui soumet également tous les royaumes (Kong, Bouna, Koulango, Gyaman...) . Ces conquêtes et guerres tribales sont fortement exacerbées par la traite négrière qui accentue la déstructuration des systèmes politiques et sociaux traditionnels en raison notamment de l’apparition de nouvelles hiérarchies sociales constituées par des personnes qu’elle enrichit. Le XIXe siècle apporte ainsi de profondes mutations au niveau des organisations sociales traditionnelles et la création de nouvelles valeurs fondées sur la richesse, qui s’apprécie à la quantité de produits détenus (produits vivriers, cheptel, vêtements, poudre d’or, armes à feu) et au nombre d’individus sur lesquels l’autorité est exercée. Ainsi, les femmes, les enfants et les esclaves qui dépendent d’une même personne constituent pour celle-ci, non seulement des ouvriers agricoles et des défenseurs du lignage, mais également une possibilité d’accroissement des alliances avec les autres familles, par le mariage. L’abolition de l’esclavage en 1815 au Congrès de Vienne, réaffirmée en 1885 au Congrès de Berlin, ouvre la voie au développement de nouvelles relations commerciales entre les populations ivoiriennes et les nouveaux acteurs européens qui font leur apparition. En dépit d’une concurrence anglaise tenace et parfois l’hostilité des populations locales, des comptoirs français sont installés à Assinie et Grand-Bassam (Côte du Sud-Est) en 1843 et, en 1857, le fort de Dabou est édifié.

 

Naissance d’une colonie de la France

 

Marcel Treich-Laplène

La France qui a l’ambition d’établir et de conforter sa puissance économique se lance dans la conquête de l’Afrique avec la campagne d'Algérie (1830-1847), mais aussi en réalisant la colonisation d’une majeure partie de l’Afrique occidentale et équatoriale, de l’Indochine, ainsi que de nombreuses îles d’Océanie. En Côte d’Ivoire, l’installation de l’autorité française est préparée par la signature de divers traités de protectorat, l’installation de comptoirs mais surtout par les missions d’exploration. La méconnaissance de l’arrière-pays ivoirien et la nécessité de contrer l’expansion du conquérant africain Samory Touré amènent les Français Édouard Bouët-Willaumez (1837-1839), Paul Fleuriot de Langle, Marcel Treich-Laplène 1887-1890), Louis-Gustave Binger (et, dans une moindre mesure, les Anglais Lonsdale (1882), Freeman (1888) et Lang (1892) à initier de nombreuses missions d’exploration. Le 10 mars 1893, un décret érige la Côte d’Ivoire en une colonie autonome et la France qui y est déjà représentée par Arthur Verdier (1878) puis Treich-Laplène (1886) en qualité de Résidents, désigne Louis-Gustave Binger comme Gouverneur avec résidence à Grand-Bassam. L’autorité française commence à s’instaurer dans l’ensemble du pays au moyen d’un système de quadrillage hiérarchisé qui comprend les villages, les cantons, les subdivisions et les cercles. Elle établit des liens de subordination à travers l’instauration de l’impôt de capitation, la prestation gratuite de travail (travail forcé), le service militaire obligatoire, l’application d’un code de l’indigénat et l’exercice d’une justice indigène . Pour sa part, l’Administration française doit procéder à la mise en valeur du territoire, à la mise en place de services sociaux de base et garantir la libre circulation des personnes et des biens . La résistance locale s’exprime dès la phase d’exploration(guerre de Jacqueville et de Lahou en 1890, guerre de Bonoua en 1894 et 1895, guerre en pays adioukrou en 1897 et 1898. Samory est par ailleurs contré et vaincu à Guéouleu (Guélémou) en 1898 et quelques années plus tard, pour asseoir rapidement et définitivement l’autorité de la France sur le territoire, le gouverneur Gabriel Angoulvant opte pour l’accélération forcée de la colonisation : « Je désire qu’il n’y ait désormais aucune hésitation sur la ligne politique à suivre. Cette ligne de conduite doit être uniforme pour toute la Colonie. Nous avons deux moyens de les mettre en pratique : ou attendre que notre influence et notre exemple agissent sur les populations qui nous sont confiées ; ou vouloir que la civilisation marche à grands pas, au prix d’une action... J'ai choisi le second procédé. »

 

De nouvelles résistances apparaissent notamment dans l’ouest forestier (siège de Daloa en 1906, siège de Man en 1908, siège de Sémien en 1911)ou chez les Akan du Sud (attaques des postes d’Agboville et d’Adzopé en 1910). Elles sont longues en pays Baoulé (1893-1912) , en pays Gouro (1907-1914)et en pays Lobi (1898-1920) . En dépit de quelques défaites françaises, toutes les résistances sont définitivement vaincues en 1920. Les chefs de la résistance sont tués ou déportés et les pertes en vies humaines sont importantes pour les populations locales[. Une nouvelle économie s’installe progressivement. De 1905 à 1930, des maisons de commerce dont le siège est en Europe (SCOA, CFAO, CCAF, Peyrissac)s’installent et réalisent la collecte des produits locaux et l’écoulement des produits importés.

Répression d'une révolte en Côte d'Ivoire par Bouët-Willaumez

De même, les Européens encouragés par la politique française et aidés par le recrutement pour des travaux forcés dans les plantations, développent des exploitations agricoles privées et notamment des plantations de café et de cacao à partir de 1930. Ces cultures d’exportation supplantent très rapidement les produits de cueillette (Kola, graines de palmes, bois, caoutchouc). Parallèlement, des infrastructures et des équipements sont réalisés pour soutenir l’exploitation économique. Le réseau routier se met en place et un chemin de fer est construit grâce au recrutement obligatoire des jeunes. Des écoles et des postes médicaux sont également ouverts. Cependant, cette option de mise en valeur de la colonie est freinée de 1930 à 1935 par la crise économique. Malgré de réels efforts du gouverneur Reste pour redresser l’économie, les séquelles de la crise restent présentes. Le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale accroît les difficultés économiques et financières locales. Outre l’impôt de capitation, les prestations obligatoires se multiplient et les populations versent des « dons pour la défense de la Côte d’Ivoire et de la France ». Mais l’effort de guerre est surtout militaire avec des milliers de recrues mobilisées et envoyées sur les champs de bataille en Europe et en Afrique du Nord. Après la défaite de juin 1940, ce sont de nombreux volontaires ivoiriens qui s’engagent aux côtés du général Charles de Gaulle dans la Résistance.

 

En quête d’émancipation

 

Avant la fin de la guerre 1939-1945, les populations encore inorganisées commencent assez timidement une lutte pour l’émancipation politique, sociale et économique. Mais à partir de 1945, en Côte d’Ivoire comme dans toutes les colonies françaises d’Afrique, la vie politique s’organise en prenant appui sur la Conférence de Brazzaville. Les Ivoiriens participent à leurs premières élections municipales (Abidjan et Grand-Bassam) et législatives, les territoires d’outre-mer devant désormais, par décision de l’autorité coloniale, être représentés à l’Assemblée nationale constituante française. En dépit de l’opposition de l’administration locale, Félix Houphouët-Boigny se porte candidat en Côte d’Ivoire devant le collège des non-citoyens. Il devance son adversaire de plus de mille voix et, au deuxième tour le 4 novembre 1945, est élu député avec 12980 voix sur 31081 suffrages exprimés. À la seconde Assemblée nationale Constituante, il est réélu plus facilement au Parlement français avec 21099 voix sur 37888 suffrages exprimés. Plusieurs partis politiques (souvent soutenus par des syndicats) sont créés à partir de 1946. Ils sont de simples prolongements de la diversité des formations politiques de France ou la concrétisation de la liberté d'initiatives locales : Parti démocratique de Côte d'Ivoire (1946), Parti progressiste de Côte d’Ivoire (1947), Bloc démocratique éburnéen (1949), section ivoirienne de l’Internationale ouvrière (1946), section ivoirienne du Rassemblement du peuple français. La Constitution de la Quatrième République (France) et les lois anti coloniales (suppression du travail forcé, suppression du Code de l'indigénat ou extension de la citoyenneté française), sans changer véritablement le système colonial local, provoquent à la fois la colère des colons et la déception des populations colonisées qui durcissent leur lutte pour l’émancipation, à travers des actions de plus en plus violentes conduites par les partis politiques. La loi-cadre ouvre de nouvelles perspectives en Côte d’Ivoire par l’introduction de la décentralisation, l’autonomie interne des colonies et l’extension des pouvoirs des Assemblées territoriales. Elle instaure également un collège unique d’électeurs et le suffrage universel. La voie s’ouvre ainsi pour l’instauration, de prime abord, de la Communauté franco-africaine après le référendum du 28 mars 1958 puis, par la suite, pour l’accession de la Côte d’Ivoire à la souveraineté internationale le 7 août 1960.

Culture

Bernard Dadié - journaliste, conteur, dramaturge, romancier et poète

La Côte d’Ivoire présente une littérature abondante, riche de sa diversité de style et de ses proverbes, soutenue par des infrastructures éditoriales relativement solides et des auteurs de différentes notoriétés.Les plus célèbres de ces auteurs sont Bernard Dadié, journaliste, conteur, dramaturge, romancier et poète qui domine la littérature ivoirienne dès les années trente, Aké Loba (L'Étudiant noir, 1960) et Ahmadou Kourouma (Les Soleils des indépendances, 1968) qui a obtenu le Prix du Livre Inter en 1998 pour son ouvrage devenu un grand classique du continent africain, En attendant le vote des bêtes sauvages . À ceux-ci s'ajoute une nouvelle génération d'auteurs de plus en plus lus dont Véronique Tadjo, Tanella Boni, Isaie Biton Koulibaly, Camara Nangala... L'art ivoirien se caractérise par de nombreux objets usuels ou culturels (ustensiles, statues, masques…) réalisés dans diverses matières et dans diverses parties du pays par chacun des groupes culturels qui témoigne de son art de vivre par ses réalisations. Ainsi, des matériaux tels le bois ou le bronze, le raphia ou le rotin ou encore le bambou permettent la réalisation de vanneries, sculptures, meubles d’art, statues et masques. Les masques Dan, Baoulés, Gouros, Guérés et Bétés sont les plus connus. L’art du tissage est également partagé par les Baoulés et les Sénoufos qui sont en outre reconnus pour leur peinture sur tissu.

Masque baoulé

Des figurines de cuivre servant autrefois à peser l’or sont aujourd'hui utilisées comme ornementation, particulièrement dans l'aire culturelle Akan. Mais la danse, soutenue par une variété d'instruments de musique (tam-tams, balafons), reste une pratique largement partagée par tous les peuples ivoiriens traditionnels. Certaines danses ont acquis une célébrité nationale : le Temate de Facobly, la danse des échassiers de Gouessesso et Danané, le Boloye du pays sénoufo, le Zaouli du pays gouro. Il convient également de citer les poteries artistiques fabriquées notamment par des femmes, et entièrement réalisées à la main. Les poteries de Katiola sont les plus célèbres du pays. Ce patrimoine culturel est abondant et disponible. De nombreuses oeuvres traditionnelles (surtout les sculptures) sont vendues aux touristes de passage dans les villes balnéaires comme Grand-Bassam ou Assinie. D'autres encore sont exposées dans des galeries d'art ou au musée des civilisations d'Abidjan. Des peintres tels Gilbert G. Groud ou Michel Kodjo exposent assez fréquemment des oeuvres de notoriété, alors que la bande dessinée est dominée par Zohoré Lassane, caricaturiste et fondateur du journal d'humour et de satire Gbich !. On trouve en Côte d’Ivoire une grande variété de monuments historiques. Grand-Bassam, première capitale de la Côte d’Ivoire, abrite le Palais du Gouverneur, siège du premier gouvernement à la colonie des français à la République de Côte d’Ivoire, pré-fabriqué en France, avant d'être reconstruit et amélioré en Côte d’Ivoire en 1893. La ville compte également au nombre de ses bâtiments pittoresques de style colonial, la maison Varlet et la maison Ganamet appartenant à l'époque à de riches commerçants et dont l'architecture intègre des matériaux locaux de construction. A Abidjan, la cathédrale Saint-Paul présente une architecture très particulière et contient deux pans entiers de vitraux représentant l'arrivée des missionnaires en Afrique. À Yamoussoukro, la basilique Notre-Dame de la Paix de Yamoussoukro inaugurée et consacrée par le Pape Jean-Paul II en 1990, est une réplique de la basilique Saint-Pierre de Rome et peut accueillir, dans sa partie centrale 18000 personnes dont 7000 assises, 30000 personnes debout sur son parvis et plus de 150000 personnes debout dans l'espace compris entre les colonnes de son esplanade.

Masque Sénoufo: « Waniugo »

Elle est d'autre part considérée comme l'un des édifices religieux les plus grands et les plus vastes au monde, respectivement en termes de hauteur et de superficie, et a nécessité environ 300 millions de dollars pour sa construction. Mais le bâtiment de la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix est également remarquable. Dans le nord du pays, des édifices religieux musulmans de style soudanais caractérisés par un type d'architecture introduit dans l'Empire du Mali au 14e siècle sont également remarquables. Les plus significatifs sont la mosquée de Kaouara (département de Ouangolodougou), la mosquée de Tengréla, la mosquée de Kouto, la mosquée de Nambira (sous-préfecture de M'Bengué), les deux mosquées de Kong ayant, selon les spécialistes, une triple valeur architecturale, historique et patrimoniale.

Société

ETHNIES

 

Pour une population d’environ quatorze millions d’habitants, la Côte d’Ivoire comprend plus de soixante ethnies, une ethnie pouvant se définir comme une communauté se référant à des traditions, des croyances et une langue commune.

Cependant, on a pour plus de clarté, groupé entre elles les ethnies ayant une origine géographique présumée identique et ayant appartenu à un même noyau. C’est ainsi que l’on distingue les groupes suivants :

Les Malinké, les Voltaïques, les Mandé-Sud, les Krou, le groupe Lagunaire et enfin les Akan. Les Malinké, qui viennent primitivement des gords du Niger, se sont divisés en deux tronçons : l’un au nord -ouest occupe la région d’Odienné, jusqu’aux frontières du Mali et de la Guinée. Le deuxième s’étend à l’est de l’axe routier Niakaramandougou -Ferkessédougou. On l’appelle groupe Dioula, ce qui n’indique pas une provenance, mais une profession. Le mot Dioula signifie en effet commerçant. Ce sont des marchands Malinké qui se sont également répandus à la fois vers le centre-nord et autour de Bondoukou au nord-est.

Le groupe Voltaïque comprend les Sénoufo, placés en sandwich entre les deux groupes Malinké, les Koulango et les Lobi qui se succèdent ou cohabitent dans le Nord-Est, le long des frontières burkinabè et guinéenne.

Relief et villes principales de la Côte d’Ivoire

A l’ouest, sous le groupe Malinké, sont répartis les Mandé-Sud . Ils comprennent les Dan ou Yacouba, les Gouro ou Koueni et les Gagou . Ce nom de Mandé, qui est donné parfois aux Malinké, laisserait supposer un vague cousinage entre eux. Pourtant ils n’ont rien de commun, ni l’aspect physique, ni la religion, ni même la provenance, car de nombreux spécialistes considèrent maintenant les Mandé-Sud comme étant probablement plus ou moins des autochtones.

Les Krou, dans le Sud-Ouest, viennent du Libéria anglophone. D’ailleurs, dans la région de Tabou, sur la côte, certains sont appelés des Krumen. Ils englobent les Guéré, les Wobé, les Niaboua, les Neyo, les Beté, les Godié, ainsi que les Dida. Mais l’origine de ces derniers semble assez mystérieuse. Car ils se distinguent très fortement des autres Krou par leurs croyances et leurs coutumes.

Pour compliquer les choses, les Adioukrou, qui affirment être venus de l’Ouest, se considèrent comme étant des cousins des Didab mais les ethnologues les croient en réalité des autochtones.

Le groupe Lagunaire est arrivé en plusieurs vagues du Sud-Est, c’est-à-dire du Ghana, et réunit les Abé, Atié, Abouré, Ebrié, Brignan, Alladian, Appoloniens, Abi, Fanti, tous d’origine ethnique Akan. Enfin, également du Ghana d’autres Akan sont venus plus tard, comme les Abron et les Agni, qui se répartissent le long de la frontière ghanéenne, depuis Bondoukou jusqu'à Aboisso. Quand aux Baoulé, appartenant au groupe Akan des Ashanti , ils occupent essentiellement la région centre, où ils sont en contact avec les Gouro, à l’ouest, et les Gagou, au sud.

Hors de cette classification, d’ailleurs un peu simpliste, d’autres ethnies se sont mélangées aux précédentes ou existe encore en très petits noyaux, notamment dans les montagnes de l’ouest ou dans les forêts. Il est évident qu’il s’est produit, surtout depuis les dernières décennies, un brassage de populations important, notamment dans les grandes villes.

 

RELIGION

 

A part les Malinké et les Dioula, convertis en totalité à l’islam depuis le XVIIème siècle ; les différentes ethnies ont un point commun, l’animisme. Contrairement à ce que les premiers Européens (et beaucoup de leurs successeurs) ont cru voir dans cette famille de croyances (car l’animisme recouvre bien des notions), il s’agit de toute autre chose que de la simple adoration de faux dieux.

En réalité, c’est la présence d’un dieu unique qui est perçue dans l’ensemble de la création, qu’il s’agisse de mondes minéraux, végétal, animal ou des principes élémentaires. Mais ce dieu unique qui fait régner l’harmonie et l’équilibre dans l’univers et lointain, et ses volontés sont difficiles à connaître.

L’homme éprouve le besoin de trouver des intermédiaires qui l’aident à les comprendre et à agir de manière à ne pas troubler l’ordre naturel des choses. Par ailleurs, indépendamment de Dieu et de ceux qui entrent en son nom en contact avec l’humanité, il existe des forces mauvaises qui ont comme but de détruire cette harmonie du monde, et il convient de s’en préserver.

L’islam, cependant, a fait beaucoup d’adeptes, même parmi les Sénoufo qui ont si longtemps résisté à l’influence des Malinké, fervents musulmans. Actuellement, dans la plupart de villes, surtout dans le Nord et le centre, les mosquées sont nombreuses. Et à l’époque du Ramadan, souvent appelé le Carême en Côte d’Ivoire, on est surpris de voir la foule de fidèles qui, d’un bout à l’autre du pays, observent scrupuleusement le jeûne terrible pendant lequel, du lever au coucher du soleil, il est interdit de manger, de boire et de fumer.

Le jeune Etat ivoirien a eu à résoudre, dès l’indépendance, un problème difficile en ce qui concerne le choix d’un code civil. Certes, la colonisation avait au moins imposé nombre de lois émanant du code français. Mais il régnait une certaine souplesse quant à la polygamie et aux transmissions d’héritages, notamment par la filiation matrilinéaire, c’est-à-dire par les femmes : au lieu de laisser ses biens à ses fils, on les léguait à ses oncles et cousins maternels, frères de même mère, neveux par les soeurs.

Si la filiation patrilinéaire coexistait avec la précédente dans certaines ethnies, il y avait consensus pour que la veuve n’hérite de rien. La fille rarement. Le chef de la famille étendue, comprenant les ménages des enfants et frères plus jeunes, oncles, parents âges, jouissait d’une autorité totale, en particulier pour le choix des épouses. Le jeune homme travaillait pour son père si celui-ci avait payé la dot de sa future femme, ou pour son beau-père, si la dot était prévue partie en bien divers, partie en travaux des champs.

La loi du 7 octobre 1964 a supprimé la polygamie, tout au moins pour les futurs mariages. La filiation se fait du père à ses enfants qui héritent de lui et la veuve peut bénéficier de l’usufruit, au lieu d’être obligée de retourner chez elle ou d’épouser le frère de don mari. La doit exigée par les parents de la fiancée a été supprimée. Quant à l’autorité parentale, elle appartient au père et la mère et uniquement à l’égard de leurs enfants mineurs.

Est-ce à dire que les nouvelles dispositions soient toujours scrupuleusement respectées, du moins en ce qui concerne la polygamie ? C’est douteux. Il est vrai que la position sociale de la femme a considérablement changé depuis l’adoption du nouveau code civil et qu’elle tente de faire peu à peu respecter la loi. Certes, il ne lui est plus imposé de devenir, en cas du décès de son mari, une des épouses de l’héritier ou de l’aîné de ses beaux-frères. Mais, pas plus qu’avant, même : prendre une seconde ou une énième épouse s’assortissait de contraintes, et quand une favorite rompait l’équilibre, les autres savaient s’unir pour le rétablir. Ce n’est plus le cas quand le mari se contente d’ouvrir un " deuxième bureau ", expression typiquement abidjanaise pour désigner le ou les foyers extra-conjugaux. Heureusement, il reste à la femme délaissée la possibilité de demander le divorce et de travailler deux fois plus qu’avant pour élever ses enfants dans l’une des carrières qui lui sont toutes ouvertes.

Présentation

Située en Afrique de l’Ouest, sur le Golfe de Guinée, la Côte d’Ivoire, est entourée par le Libéria, la Guinée, le Mali, le Burkina Faso et le Ghana. 15,446,231 personnes (en 1998) occupent les 322 462 Km² constituant son territoire. Colonie française, la Côte d’Ivoire est devenue indépendante le 7 Août 1960; c’est une république, dirigée par un gouvernement démocratique. La capitale politique est Yamoussoukro mais la capitale économique demeure Abidjan. De l'époque coloniale, la Côte d’Ivoire a conservé le français devenu la langue officielle ainsi que les systèmes administratif, judiciaire et éducatif.

 

Attraits

En de nombreux lieux, la Côte d'Ivoire vous invite également à profiter de la quiétude et de la beauté de ses parcs et jardins.
Elle vous propose aussi de découvrir toute la richesse de sa culture et de son patrimoine.

Située en Afrique de l’ouest avec une ouverture sur le Golf de Guinée, la Côte d’Ivoire a, d’abord, accueilli ses  . . .
Le pays ne se vante pas certes pas d’être destination touristique très prisée mais il faut reconnaître qu’il . . .
La Côte d’Ivoire est avant tout un pays d’hospitalité ; elle abrite une population cosmopolite originaire de . . .