Des peuples divers mais unis
Une longue tradition de tolérance et de dialogue a forgé une identité nationale forte

Félix Houphouët-Boigny, surnommé « le sage » ou même « Nanan Boigny » ou « Nanan Houphouet » ou encore « le Vieux », est le « père » de l’indépendance de la Côte d’Ivoire.


UNE SOIXANTAINE D'ETHNIES


Ils sont quatre grands groupes humains, issus de vagues d'immigration successives, à se partager l'espace ivoirien. Le groupe mandé (Ouest et Nord-Ouest), le groupe voltaïque (Nord- Ouest), le groupe Krou (Sud forestier) et le groupe Akan (Sud, Centre, Est et Sud-Est) rassemblent à ce jour une soixantaine d'ethnies. À l'exception d'une brève période de l'Histoire récente, tous ces peuples, riches de cultures diverses et qui ont développé des systèmes d'organisation politique, économique et sociale différents, n'en ont pas moins cohabité pacifiquement. Largement ouverts sur l'extérieur, ils ont contribué au décollage économique des années 1960 en s'assurant le concours d'hommes et de femmes venus de partout et travaillé ainsi à l'édification d'une réelle et forte identité nationale. C'est la raison pour laquelle, depuis que la crise postélectorale a été surmontée, les autorités insistent sur la nécessité d'une profonde réconciliation nationale, garante de paix civile et de développement économique.

COHABITATION HARMONIEUSE


Le français, seule langue officielle de Côte d'Ivoire, est pratiqué couramment par près des trois quarts des Ivoiriens et des Ivoiriennes. On compte par ailleurs une soixantaine de langues locales, dont dix-sept sont utilisées par plus de 100 000 locuteurs, comme le baoulé, l'agni, l'attié, le guère, le bété, le sénoufo, le yacouba ou encore le dioula. Ce dernier, qui s'est progressivement imposé comme la langue du commerce, est parlé dans toutes les régions du pays. La cohabitation harmonieuse des différents cultes est un autre atout de la société ivoirienne. Les religions les plus répandues sont l'islam (38 % de pratiquants), le catholicisme (22 %) et le protestantisme (5,5 %).

Les religions traditionnelles et l'animisme conservent environ 17 % d'adeptes, tandis que les Églises évangéliques se développent rapidement. L'implantation de l'islam est très ancienne (environ sept cents ans) et chaque ville possède au moins une mosquée. Bondoukou, avec ses trentedeux édifices religieux, est même un haut lieu de l'islam. Quant à la construction de la grande mosquée du Plateau, au coeur d'Abidjan, elle équilibre celle de la basilique Notre-Dame-de-la-Paix, édifiée à Yamoussoukro par le président Félix Houphouët-Boigny.


RETOUR DES IVOIRIENS DE L'ÉTRANGER

La Côte d'Ivoire a longtemps été une terre d'immigration et non d'émigration comme ont pu l'être le Sénégal ou le Mali. La crise a entraîné le départ vers la France d'Ivoiriens généralement jeunes, formés et souvent bien intégrés économiquement dans leur pays d'origine. On en comptait 126 000 en 2011, à comparer avec environ 20 000 dans les années 1980. Aujourd'hui, la Côte d'Ivoire a besoin de leur expertise pour sa reconstruction. Des procédures ont été mises en place, tant à Paris qu'à Abidjan, afin de faciliter leur retour au pays. Les recrutements sont effectués sur la seule base des qualifications et des compétences. Tout est mis en oeuvre pour inciter le retour des ingénieurs, chercheurs, banquiers et autres professionnels compétents installés à l'étranger, et notamment en France.


PRINCIPAUX INDICATEURS HUMAINS


  • Espérance de vie à la naissance:56 ans
  • Densité de population : 48 hab/km2
  • Croissance démographique: 3,3%
  • Répartition urbains/ruraux: 52 %/48 % (estimation 2012)
  • Pop. âgée de moins de 14 ans : 39,8 %
  • Âge moyen en 2013 : 20 ans