Élever le niveau des ressources humaines
Le gouvernement mobilise les esprits et les ressources
2013 PROMUE « ANNÉE DE LA SANTÉ »
Partant du principe selon lequel seule une population éduquée et en bonne santé peut produire et accompagner une croissance régulière et soutenue, le gouvernement ivoirien a décidé d'affecter aux secteurs de l'éducation et de la santé une large part des investissements prévus par le plan de développement 2012-2015. Il s'est engagé à réduire de 50 % à 25 % le taux de pauvreté durant cette période, ce qui implique de s'attaquer notamment aux problèmes de santé. Afin de sensibiliser les esprits et de mobiliser un maximum de ressources, il a décrété l'année 2013 « année de la santé ». Car si les infrastructures sanitaires existent, elles sont souvent en mauvais état, sous-équipées, ou mal réparties sur l'ensemble du territoire. Les ressources humaines sont disponibles, mais se trouvent souvent concentrées dans des zones où les besoins sont déjà couverts. Les taux de mortalité infantile et de mortalité maternelle doivent être abaissés, conformément aux Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) : le premier taux (125 sur 1 000 naissances) doit être ramené à 50 ; le second (543 décès pour 100000 mères), à 150. Le renforcement du système de santé est également indispensable pour relever les nouveaux défis que sont, par exemple, la gériatrie, le cancer, le diabète ou encore les affections cardiovasculaires.
PLATEAU SANITAIRE EN NETTE AMÉLIORATION
En février 2013, la gratuité de certains soins a été instaurée, notamment ceux dispensés aux enfants de moins de 5 ans et aux femmes enceintes (accouchements et césariennes), ainsi que le traitement du paludisme et du VIH/sida, dont le taux de prévalence, qui était de 4,7 % en 2005, est passé à 3,7% en 2011-2012. Des travaux de réhabilitation ainsi que le recrutement d'agents médicaux et paramédicaux ont amélioré, dès 2012, le plateau sanitaire du pays. Dans un souci de proximité, un programme de construction, de réhabilitation ou de rééquipement de 1 000 centres de santé sera achevé d'ici à 2015. Tous les établissements hospitaliers seront réhabilités et rééquipés, à savoir : 4 centres hospitaliers universitaires (CHU de Cocody, Yopougon, Treichville et Bouaké), 17 centres hospitaliers régionaux et 54 hôpitaux généraux. De nouveaux établissements vont voir le jour : 4 nouveaux hôpitaux généraux, un institut national de médecine nucléaire à Abidjan, dont les travaux sont déjà commencés, ainsi qu'un centre médical national de radiothérapie et d'oncologie.
RÉFORMES INSTITUTIONNELLES ET OUVERTURE AU PRIVÉ
Sur le plan législatif, l'ensemble des textes relatifs aux professions de santé est en cours de révision et la restructuration de la pharmacie de santé publique est engagée. Le code de santé publique date de 1945 et n'a été réaménagé qu'une fois, en 1965. Un dispositif de couverture maladie universelle (CMU) doit être prochainement mis en place. L'État, qui souhaite une plus grande participation du secteur privé à l'offre de soins, prévoit d'adapter le code des investissements aux spécificités du secteur médical. Parmi les projets PPP (partenariat public-privé) agréés fin 2012 à Paris par le Collectif des bailleurs de fonds, les projets n ° 45 à 53 concernent les infrastructures de santé, pour un montant de 330 millions de dollars. Au total, le PND consacre 117 millions de dollars au secteur de la santé (58,25 milliards de F CFA).
L'ÉCOLE GRATUITE POUR TOUS
Alors que, pendant les dix années précédentes, aucune salle de classe supplémentaire n'avait été construite, 5000 instituteurs et instituteurs adjoints ont été recrutés, 1 500 salles de classe, soit environ 250 écoles, ont été construites et équipées dès l'année scolaire 2011-2012. Chaque classe compte en moyenne 43 élèves. La politique de « l'école gratuite pour tous », qui se traduit par la gratuité des frais de scolarité et la distribution de manuels dans les établissements primaires publics, a renforcé le taux brut de scolarisation, qui est passé de 76,2 % au cours de l'année 2008-2009 à 89,3 % en 2011-2012. La distribution de kits scolaires gratuits aux familles les plus pauvres (de 500 à 1 000 F CFA l'unité) a aidé à cette amélioration. Environ 2,4 millions de kits ont été distribués en 2011-2012 et 2,5 millions l'année suivante.
SCOLARISATION UNIVERSELLE EN 2015
Le gouvernement veut accroître les capacités d'accueil dans le primaire, offrir aux filles comme aux garçons l'égalité des chances d'aller à l'école, rapprocher les établissements scolaires des populations et améliorer les conditions de travail des élèves comme des enseignants. Outre la création de nombreux emplois, cette stratégie vise l'amélioration constante du taux d'achèvement dans le primaire, ainsi que celle du taux brut de scolarisation, jusqu'à atteindre, en 2015, l'objectif de la scolarisation universelle. Le PND consacre un total de 360 milliards de F CFA au secteur de l'éducation entre 2012 et 2015. Au cours de l'année scolaire 2012-2013, le PND prévoit le recrutement de 8 000 instituteurs et de 3 000 enseignants, la construction et l'équipement de 25 000 classes de primaire, la réhabilitation de 30000 autres dans le secondaire général et technique, la construction et l'équipement de 40 collèges et de 4 universités régionales. Il se consacre également à la réhabilitation des universités de Cocody, Abobo-Adjamé, Bouaké, Korhogo ainsi qu'à celle de l'Institut national polytechnique Houphouët-Boigny (INPHB) et de l'École supérieure interafricaine d'électricité (ESIE) de Bingerville.