Devenir un pôle régional
Une politique de réformes en profondeur est engagée

La totalité du gaz naturel est utilisée pour alimenter les centrales électriques du pays

EXPORTATEUR DE BRUT DEPUIS 2002


La Côte d'Ivoire est entrée dans l'ère du pétrole en 1980, mais il a fallu attendre 2002 pour que le pays commence à pouvoir exporter son brut, d'une qualité proche de celle du brent de la mer du Nord, dès lors réservé à l'exportation. Dans le contexte actuel de redécollage économique, le gouvernement entend non seulement corriger les erreurs commises par le passé - notamment l'inefficacité et l'opacité de la gestion technique et financière-mais aussi développer la production et les revenus de ce secteur hautement stratégique. Or la production de pétrole a baissé de 12,3 millions de barils en 2011 à 10,7 millions en 2012. Les revenus du secteur n'en ont pas moins enregistré une légère hausse (347 millions de dollars en 2012, contre 345 millions en 2011). En 2013, l'État mise sur de nouvelles découvertes en offshore profond,encouragé par celles annoncées en décembre 2011 par l'américain Vanco (associé au russe Lukoil et au britannique Tullow) ainsi que par le français Total en avril 2013.


DE DÉCOUVERTE EN DÉCOUVERTE


Le résultat positif de la compagnie française, obtenu non loin des eaux du Ghana, lui-même producteur de pétrole, est encourageant, dans la mesure où il prouve que le bassin pétrolier ghanéen de Tano s'étend sous les eaux ivoiriennes. Total, qui possède déjà plusieurs permis de recherche dans le pays, y a détecté une couche de pétrole « de bonne qualité » grâce à un puits d'exploration foré à 5 000 m de profondeur dans la portion ouest du bloc CI-100, avec un permis de recherche détenu à 60 % par Total, à 25 % par la compagnie privée ivoirienne Yam's Petroleum et à 15 % par la compagnie nationale Petroci. Le groupe français, présent en Côte d'Ivoire depuis très longtemps, a par ailleurs décidé d'investir sur place de 80 % à 100 % de ses résultats nets en Côte d'Ivoire, qui se montent à près de 6 milliards de F CFA, dans le développement et la modernisation de ses stations-service.


DU GAZ NATUREL POUR L'ÉLECTRICITÉ


C'est la mise en exploitation du gaz naturel, en 1995, qui a permis l'augmentation spectaculaire de la production d'électricité en Côte d'Ivoire. Du développement du secteur gazier dépend aujourd'hui en grande partie l'indispensable augmentation de la fourniture de courant.

Une série de nouveaux puits doivent être forés sur les actuels champs de production (Mahi, Foxtrot, Marlin, Manta, etc.) et la capacité des anciens puits est en cours d'extension, avec notamment la lutte contre leur ensablement. Les activités d'exploration sont en voie d'intensification, tandis que la construction de nouveaux gazoducs ainsi que d'un pipeline multiproduits est programmée. Les réserves gazières confirmées de la Côte d'Ivoire, de 30 à 35 milliards de mètres cubes, équivalent à vingt années de consommation au rythme actuel. Trois opérateurs s'en partagent l'exploitation : Foxtrot,CNR et Afren. La totalité de la production est consommée sur place, essentiellement dévolue au fonctionnement des centrales thermiques, qui fournissent 70 % de l'électricité produite en Côte d'Ivoire.



LA NOUVELLE FRONTIÈRE DE L'ULTRA-PROFOND


La Côte d'Ivoire n'est pas un grand pays producteur de pétrole, mais ses capacités pourraient bien se renforcer grâce aux technologies de l'offshore ultra-profond et au boom général qu'elles promettent, notamment en Afrique. La quête de l'émergence en 2020 a d'ailleurs fixé un objectif au gouvernement : parvenir, à cette date, à une production de 300000 barils/jour. Après la mise en service du champ Baobab en 2005, la production avait atteint 70 000 barils/jour, mais en 2012 la barre des 30000 barils/ jour n'a pas été dépassée. En cause notamment : le report d'investissements prévus en 2011 sur les permis CI-11 et CI-40, ainsi que la fermeture de certains puits sur le permis CI-26 pour des travaux de maintenance. À ce jour, la production de pétrole ne contribue encore au PIB qu'à hauteur de 4 % et les exportations de brut ne représentent que 15% du total des exportations du pays. La part de bénéfices revenant à l'État dans la production de pétrole est de 14 %. Les réserves récupérables de brut ont été estimées en 2012 à 339 millions de barils. Le nombre de concessions que possède le pays est de 32, mais il n'y a déjà plus de blocs disponibles dans l'offshore, et les découpages qui se font actuellement ne concernent plus que l'ultra-profond.


LES AMBITIONS DU SECTEUR PÉTROLIER

Attirer les opérateurs internationaux les plus dynamiques. Favoriser la participation des nationaux au développement du secteur par la formation de cadres et techniciens de haut niveau. Élargir le champ d'action de la société nationale Petroci, notamment par des prises de participation dans les consortiums d'exploration et d'exploitation. Moderniser et étendre les capacités de la Société ivoirienne de raffinage (SIR) Construire une usine de production d'urée à partir du gaz naturel. Relier par gazoduc Abidjan au Ghana pour bénéficier du gaz nigérian. Construire un gazoduc en direction du nord du pays pour favoriser son développement et envisager une jonction avec les réseaux de l'Afrique du Nord.