Banque et finance

La priorité : accompagner les entreprises
Un secteur financier solide au service de l'activité économique


La Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) est la place boursière des huit États de l'UEMOA.

UNE PLACE FINANCIÈRE DE POIDS


Avec près de vingt-cinq banques en 2013, le siège de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM, la place boursière de l'Afrique de l'Ouest francophone), celui de la Banque africaine de développement (la BAD avait quitté Abidjan en 2003 et y revient en 2014) et une représentation importante de la Banque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), la Côte d'Ivoire est une place financière de longue date. Les banques étrangères l'ont bien compris, qui accentuent leur présence. La nigériane Guaranty Trust Bank (GT Bank) s'est implantée en avril 2012, suivie, en juin, du deuxième groupe bancaire marocain, les Banques centrales populaires (BCP), qui s'est associé à Atlantic Financial Group, présent dans sept pays de la région.


CINQ PRIVATISATIONS EN COURS


Avant elles, et entre autres, la nigériane Diamond Bank, la gabonaise BGFIBank ou encore le numéro un marocain Attijariwafa Bank (qui a racheté la SIB au Crédit lyonnais en 2009) s'étaient implantés en Côte d'Ivoire, menaçant les positions historiques des filiales des banques françaises, la SGBCI (Société générale) et la Bicici (BNP Paribas). Conformément aux accords conclus avec les principaux bailleurs de fonds, cinq établissements sont en voie de privatisation : la Banque nationale d'investissement (BNI), la Banque pour le financement de l'agriculture (BFA), la Banque de l'habitat en Côte d'Ivoire (BHCI), la Caisse nationale de crédit et d'épargne (CNCE) et Versus Bank.



DÉVELOPPEMENT DE LA MONÉTIQUE


Le taux de bancarisation reste faible : environ 10 % de la population, alors que les établissements se livrent une forte concurrence sur le terrain en multipliant les ouvertures d'agences. On en dénombre 560 à la fin de 2012, réalisant un maillage assez dense du territoire. La BCEAO a lancé à l'échelle de la région une campagne de sensibilisation des populations en mettant en avant les solutions monétiques. En parallèle, le Groupement interbancaire monétique de l'UEMOA (GIM-UEMOA), dont le siège se trouve aussi à Abidjan (la Côte d'Ivoire représente plus de 40 % de son activité), harmonise les développements dans de nombreux domaines,comme le m-paiement ou encore le règlement sur internet des impôts et des factures de services publics.


FINANCER LE SECTEUR PRIVÉ


Le gouvernement attend du secteur financier qu'il contribue davantage au financement des entreprises et plus particulièrement des PME-PMI. Il table sur la solidité financière des banques internationales présentes dans le pays et sur la dynamique de croissance qu'il a créée pour que les concours bancaires à l'économie s'accroissent rapidement. Ils ont représenté 3 112 milliards de F CFA (4,7 milliards d'euros) en 2011, alors que la plupart des banques ont dû reconstruire leurs réseaux et abandonner certaines créances. Le gouvernement fait lui-même appel au marché financier. Il a lancé son quatrième emprunt obligataire, d'un montant de 93 milliards de F CFA, le 30 mai 2013.


REDYNAMISATION DE LA BRVM


Créée en 1998, la BRVM, place boursière commune aux huit pays de l'UEMOA, a montré sa capacité à gérer le marché financier régional. Mais elle ne cote que 37 entreprises, soit moins de cinq pour chacun des pays qui composent l'UEMOA. Ce petit nombre lui permet toutefois d'être la 7e en Afrique en termes de capitalisation, sur un total de 23 places boursières. Pour accroître le nombre d'entreprises, d'investisseurs et d'emprunteurs, la BRVM a défini un plan d'actions qui comprend notamment des campagnes de promotion régionales et internationales et la mise en place de nouveaux services (cotation en continu, nouveaux indices, certification internationale).




LA BONNE SANTÉ DES ASSURANCES


Les assureurs ivoiriens ont réalisé en 2012 un chiffre d'affaires de 208 milliards de FCFA, en hausse de 12 % en un an. L'assurance-vie, qui représente près de 40 % de l'activité, progresse d'environ 15 % par an, au détriment de la couverture des risques. Cependant les perspectives sont encourageantes grâce aux grands chantiers d'infrastructures et au retour progressif des planteurs de la filière café-cacao dans le giron des compagnies d'assurances ivoiriennes.


LES RÉASSUREURS RENFORCENT LEUR PRÉSENCE


La création de sociétés de réassurance africaines répond à la volonté des États de ne pas laisser les capitaux s'envoler vers les pays développés, où se trouvent la plu part des grands réassureurs. Ainsi est née, en 1981, Cica-Re. qui regroupe douze pays africains francophones, dont la Côte d'Ivoire, et réassure obligatoirement 10 % des primes payées localement dans chacun des pays. Son siège est à Ouagadougou, au Burkina Faso. La société a ouvert un bureau régional à Abidjan en octobre 2012 avec pour objectif d'augmenter la conservation des primes d'assurances dans la région. La seconde compagnie de réassurance en Côte d'Ivoire. Aveni-Re - qui regroupe 14 pays africains -, a entrepris la même démarche et compte elle aussi bénéficier des retom bées des grands chantiers engagés par le gouvernement ivoirien.